Résilience ? J’ai commencé à analyser mes «gourous» en 2000 et je publie (enfin) ce blog-témoignage en 2015. L’écriture m’a aidé à me (re)construire.
«La seule chose que l’on puisse faire est d’écouter, de partager ce que l’on sait, avec respect et au moment opportun, et de se rendre disponible si la personne souhaite être aidée.» – Mariana Caplan
«Écrire pour se guérir implique des risques, une certaine remise en question de nos angles ‘normaux’ de vue, en un mot du courage.» – Jean-Yves Revault
Résilience ? Mettre des mots sur mes maux et en faire des «émaux»
On m’avait donné la vie. Mais pas la « liberté de grandir »…
On m’avait donné à boire et à manger. Mais je restais sur ma faim de nourriture affective et de manifestations d’amour…
On m’avait baptisé « par tradition ». Le parcours était imposé: à 6 ans, la première communion et à 12 ans la deuxième. Ensuite la confirmation. Le catéchisme et obligation d’aller à la messe chaque dimanche. Paradoxe: il y avait un crucifix dans chaque pièce de la maison familiale. Mais curieusement, on ne m’avait jamais parlé de religion, ni de spiritualité, ni de vie intérieure,… Mes «géniteurs» ne croyaient pas en Dieu ! Et moi non plus !
On m’avait placé dans l’enseignement technique (pour apprendre un métier). Mais on ne m’avait même pas demandé ce que je rêvais de faire plus tard…
On m’avait toujours tout caché sur le sexe. Même le mot « sexualité » n’avait jamais été prononcé ! Mais je pouvais être le spectateur privilégié de leurs disputes et à leurs ivresses quotidiennes…
Qui suis-je ? Que sais-je ? Où vais-je ?
Issu d’un milieu modeste, je n’ai jamais été intéressé par l’alcoolisme. Ni par la drogue. Ni par la délinquance. Ni par le terrorisme. Ni par les idéologies d’extrême-gauche ou d’extrême droite.
Pauvres en psychologie, en pédagogie, en spiritualité, en intelligence, en initiatives positives,… (mes géniteurs n’ont pas lu de livres), ils n’ont fait que répéter (tant bien que mal !) le peu qu’ils savaient… Ou qu’ils croyaient savoir… Ils n’ont fait que me transmettre leurs limites, leurs peurs, leurs manques et leurs croyances négatives.
Résultat: j’étais en manque… de maternage, d’affection, de confiance en moi, de liberté, de connaissance de moi et de repères dans la vie en général.
Conséquence « pratique »: je n’ai jamais été un enfant éveillé. Je n’ai jamais été un adolescent débrouillard. Quant à ma vie d’adulte, tant sur le plan professionnel que sur le plan privé, j’ai accumulé les revers !
A 22 ans, diplômé en électromécanique (études que je n’ai pas choisies), j’étais mal dans ma peau. Dès mon premier entretien d’embauche, je prenais conscience que je n’étais pas à la hauteur ! Que je n’avais rien à dire à mon futur employeur.
Rêveur, timide, introverti, je vivais dans ma bulle. Souvent déprimé, j’avais néanmoins soif de « VIVRE… autrement ». Je suis devenu objecteur de conscience, végétarien et « chercheur de mieux-être ». Sur mon parcours, j’ai glané ici et là de la « co-naissance »:
• dans les livres (techniques de mieux-être, médecines douces, psychologie, spiritualité, pensée positive, réincarnation, non-violence,…)
• dans des stages de développement personnel (massage, do in, arts du spectacle, travail du clown, théâtre, expression corporelle,…)
• dans des formations (massage californien, École d’Animation Théâtrale, PNL,…)
• dans des expériences de vie (pèlerinages, marche sur le feu, spectacle de clown, édition d’une revue,…)
Naïf et rêveur, j’imaginais qu’il suffisait de lire des livres. De participer à des stages d’évolution personnelle. Et de parler à un psy (de temps en temps) pour s’en sortir.
La réalité est beaucoup moins rose.
D’une part, j’ai fait des erreurs. Par innocence. Par ignorance de la nature humaine. Par inexpérience de la vie. Par manque d’information et de mises en garde. D’autre part, j’ai payé très cher l’incompétence (ou l’inconscience ?) des « psycho-bricoleurs » (ceux qui étaient plein de bonnes intentions à mon égard !).
De plus, quelques mésaventures avec des professionnels (?) farfelus et assoiffés de « toute-puissance » ont également freiné mon travail d’évolution !
Attention aux effets secondaires !
En matière de psychothérapie et de développement personnel, je crois qu’il y a peu d’arnaques financières. Par contre, le chemin est parsemé d’embûches ! Il y a mille et un pièges. Et les dégâts sont souvent psychologiques. Ce qui entraîne d’autres difficultés dans la vie.
A la recherche d’un mieux-être, j’ai aussi rencontré le « mal-être ». La déchéance psychologique. L’exclusion arbitraire. Le harcèlement moral. La faillite. Le sur-endettement. Et humiliation suprême: j’ai même été dépouillé de mes vêtements, matelas, livres, vaisselle, meubles,…).
En effet, au fil de mes rencontres, plusieurs personnes ont été un frein à mon épanouissement (personnel et professionnel). Et pas n’importe qui ? Un psychothérapeute (reichien). Un et une Gestalt-thérapeute. Un géobiologue. Une assistante sociale. Une psychologue (bouddhiste). Et quelques « psycho-bricoleurs » !
En fait, j’ai souvent fait confiance à des « gourous » (ou pervers narcissiques) sans en être conscient puisque que je ne savais pas que ce genre d’individu existait !
Ce n’est pas tout. J’ai peu de recours juridique. Et si je témoigne, je dois trouver un juste équilibre entre en dire assez pour être crédible et ne pas en dire trop pour éviter des poursuites en justice pour calomnies et diffamations.
Alors que faire ? S’enfuir ? Être spectateur ? Ou témoigner ?
Il faut dire non à l’hypocrisie. Il faut oser témoigner. Il faut oser révéler que dans le milieu des psy et du mieux-être, il y a des « gourous ». Il y a des séducteurs pervers. Il y a aussi des pervers sexuels ! Et il y a des « psycho-bricoleurs » qui font pire que mieux !
Mais que voilà un sujet tabou très peu abordé dans les livres et les magazines. Concernant les abus de confiance, les abus de pouvoir, les dérives sectaires du thérapeute,… il y a peu de mises en garde. Mais les choses changent…
Bref, les dessous du « mieux-être » ne sont pas aussi propres qu’ils devraient l’être ! J’en ai fait la triste expérience. Après vingt ans de cheminement en quête d’un mieux-être, je reste sur ma faim !
Il faut oser le dire. Si je n’avais pas eu un instinct de survie très fort, aujourd’hui je ne serais plus sur cette terre ! Et ce témoignage n’existerait pas.
Suite au « psycho-bricolage » de quelques amateurs, j’ai flirté plusieurs fois avec le suicide. Non pas parce que je désirais mourir. Mais parce que «mon corps» voulait mettre fin à l’insupportable: la souffrance à fleur de peau. Seuls ceux qui ont connu la déchéance psychologique comprendront.
J’ai aussi vécu (et survécu à) une procédure de harcèlement moral (très sophistiqué) de la part de mon ex-psychologue devenue « gourelle ». Ici aussi «mon corps» aurait pu passer par la fenêtre !
Quant est-il dès lors de mon cheminement ? Est-ce une réussite ou un échec ? J’ai surtout l’impression d’avoir perdu beaucoup de temps. Et d’avoir tourner en rond !
Évaluation. En référence à mon passé « difficile à vivre », mon casier judiciaire est vierge. Mais est-ce une réussite ? Et en ce qui concerne la « matérialisation » de mon rêve: écrire et vivre de ma plume. J’ai l’impression d’être très loin de l’objectif.
Quoi que… avec l’écriture de ce témoignage, je m’y rapproche peut-être.
Quoi que… j’ai commencé la rédaction de «mes histoires» en 2000 et je les publie sur ce blog en 2015. Pourquoi après 15 ans ? Parce que je n’ai pas trouvé d’éditeur. Et ensuite j’ai subi une procédure de déstabilisation. La reconstruction a été longue et difficile.
L’écriture m’a sauvé. La lecture aussi. J’ai lu environ 60 livres sur les sectes, la dérive sectaire, le harcèlement moral, etc… C’est le début de l’étape « Résilience ».
Aujourd’hui, j’éprouve le besoin de témoigner. De vider mon sac. D’évacuer mes questions restées sans réponse. De transformer rancunes, rancoeurs et amertumes en « quelque chose » de constructif. Et de « tirer du positif de l’expérience ».
Résilience ? Écrire mon témoignage, c’est mettre des mots sur mes maux pour en faire des «émaux» (émaux au sens figuratif du terme = quelque chose qui peut aider les autres).
Côté pratique, ce blog est structuré en quatre catégories (4 onglets):
– Témoignage (rédigé entre 2000 et 2005)
– Analyse et décryptage
– Repères juridico-éthiques
– Se reconstruire
Dans la jungle du « mieux-être » et du « mieux-vivre », puisse ce blog vous aider à devenir plus vigilant.
Daniel Van Onacker (octobre 2015)
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Crédits Photos
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Bibliographie
– Caplan Mariana, Gourou, vous avez dit gourou ? – Maîtres et disciples dans une ère de faux prophètes, Editions de La Table Ronde, 2002
– Revault Jean-Yves, La guérison par l’écriture – Théorie et pratique de la thérapie par l’écriture, Editions Jouvence, 2003
Témoignages
– Bastin Michèle, Du paradis à l’enfer – 23 ans chez les Témoins de Jéhovah, Editions Jourdan, 2007
– Bègue Angélique, Abusée par mon psy – 17 années sous l’emprise sexuelle et psychique d’un manipulateur, Les Editions de l’Arbre, 2011
– Bernard Esméralda, Les yeux de votre destin – Confidences d’une voyante, Editions Grancher, 2002
– De Reuck Nathalie et Philippe Dutilleul, On a tué ma mère ! – Face aux charlatans de la santé, Editions Buchet-Chastel, 2010
– Stoffen Alain, Voyage au coeur de la scientologie, Editions Privé, 2009
Résilience: partagez votre expérience
«L’écriture du bilan de sa vie augmente notre sens de la responsabilité vis-à-vis de soi. Elle nous rend plus adulte.» – Jean-Yves REVAULT
Résilience: écrire un livre ? créer un blog ? réaliser un album-photo ? une vidéo ? Avez-vous déjà testé une technique «créative» pour vous reconstruire ? Partagez votre expérience avec les lecteurs (en respectant les règles de modération).
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